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FNSEA-JA lancent leur campagne électorale en tapant sur leurs « concurrents jaunes »

Au pupitre devant des centaines d'agriculteurs, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a fustigé une censure du Gouvernement Barnier lourde de conséquence pour le secteur agricole, et critiqué les concurrents « jaunes » au duo FNSEA-JA.

« Tant que les promesses ne seront pas tenues, il n’y aura plus de contrôles administratifs dans nos exploitations », a déclaré Arnaud Rousseau devant près de 600 sympathisants réunis mercredi 4 décembre dans la soirée en Dordogne. Le duo syndical FNSEA-JA y lançait sa campagne pour les élections des chambres d’agriculture 2025, alors même que la censure faisait chuter le gouvernement de Michel Barnier. Le président du syndicat majoritaire a appelé Emmanuel Macron à agir, et exhorté les agriculteurs à interpeller leurs députés.

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La salle des fêtes de Montignac-Lascaux est comble. Célèbre pour sa grotte préhistorique, la petite commune de Dordogne accueillait, hier soir, le premier meeting de campagne de l’alliance syndicale JA-FNSEA, organisé en vue des élections aux Chambres d’agriculture. Casquettes et drapeaux sont de sortie, l’ambiance est conviviale. « La ferme Périgord est fière de vous accueillir », a déclaré Jean-Philippe Granger, président de la FDSEA de la Dordogne, devant près de 600 sympathisants réunis pour l’occasion. Un œil sur leurs portables, les militants surveillent l’actualité. Il est 20h30 lorsque l’annonce de la censure du gouvernement Barnier jette un froid.

Dans la salle des fêtes de Montignac-Lascaux, près de 600 agriculteurs sont venus lancer la campagne électorale FNSEA-JA pour les élections des chambres d'agriculture 2025. (© Terre-net Média)

Aux Jeunes Agriculteurs qui organisaient l’évènement dans le cadre de leur université d’hiver, Arnaud Rousseau adresse ses félicitations amusées : « Bravo les JA, prévoir il y a six mois qu’il y aurait une telle concordance, je reconnais le savoir-faire ! » Le président de la FNSEA a beau en rire, sa colère est palpable. « La pilule est dure à avaler, lâche-t-il. Pour la deuxième fois en moins de six mois, tout le travail réalisé vient de partir à la rivière et avec lui 400 millions d’euros pour l’agriculture, des avancées sur les retraites, des aides pour l’embauche de travailleurs occasionnels… C’est inacceptable. »

Emmanuel Macron sommé de tenir ses engagements

À la tribune, le président de la FNSEA en appelle solennellement à Emmanuel Macron. Le président de la République doit tenir ses engagements ce week-end lors des négociations sur le Mercosur et nommer au plus vite un gouvernement. « Le futur premier ministre devra aussi s’emparer de la question agricole, annoncer clairement ses intentions et le calendrier, prévient-il. Nous allons aussi demander des comptes aux parlementaires. Quelle que soit sa couleur politique, interpellez votre député. Et je le dis : dès ce soir, c’est la fin des contrôles administratifs dans nos exploitations. »

Retrouvez ci-dessous l'interview d'Arnaud Rousseau :

https://www.dailymotion.com/video/x9acceq

Une victoire syndicale, c’est quand les avancées se ressentent dans les cours de ferme. Sinon, ça s’appelle du vent.

Toute la soirée, les orateurs se succèdent au pupitre. L’éleveur et animateur des Grandes Gueules, Didier Giraud, chauffe le public. L’administration et la réglementation en prennent pour leur grade. « On n’a pas besoin qu’on nous apprenne notre métier, on a juste besoin de pouvoir le faire », insiste Guillaume Testut, président des Jeunes agriculteurs de la Dordogne.

Les applaudissements sont nourris. « Nous devons faire entendre à Paris la moindre revendication. Mobilisez-vous ! Une victoire syndicale, c’est quand sur le terrain, en Dordogne ou à l’autre bout de la France, les avancées se ressentent dans les cours de ferme. Sinon ça s’appelle du vent et ça peut souffler très fort. »

« Ils ne bossent pas. Dans les réunions, on ne les voit jamais… »

Coordination rurale et Confédération Paysanne ne sont pas épargnées. Hervé Lapie, secrétaire national de la FNSEA accuse à mots à peine couverts les deux syndicats concurrents : « Ils veulent le chaos ou pactiser avec les Soulèvements de la Terre. Nous, nous travaillons. Notre énergie, nous la mettons ailleurs que dans la destruction des outils de production des agriculteurs ou la propagation de fake news. » Les « jaunes » sont sifflés. « Ce qu’ils portent, c’est un copié-collé de ce qu’on propose, ajoute Arnaud Rousseau. Ils ne bossent pas. Dans les réunions, on ne les voit jamais. »

Hervé Lapie, Arnaud Rousseau, Patrick Horel et Quentin Le Guillous, les présidents et secrétaires généraux de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs, réunis mercredi 4 décembre 2024 à Montignac-Lascaux en Dordogne. (© Terre-net Média)

Le discours se fait militant. Le projet syndical est passé en revue : Europe, installation et transmission, revenu, compétitivité, résilience, solutions pour les transitions, dynamique des territoires… L’actualité politique n’éclipse pas le programme. « Je voudrais adresser un mot à ceux qui pensent qu’on ne ramène rien, que le combat syndical ne mène nulle part, conclut Pierrick Horel, le président des JA. Regardez le chemin parcouru. Toutes les mesures qui ont structuré nos exploitations, ce sont nos syndicats qui sont allés les chercher. Ceux qui pensent que JA est faible parce que trop jeune, que la FDSEA est arriérée, se trompent. Tous ensemble, nous allons gagner les élections chambres, et nous allons les gagner partout. »

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